Gérer son agence immobilière en couple ? Vos témoignages !

Vous êtes plus de 25% à travailler avec votre partenaire de vie ! Virginie et Damien, deux professionnels de l'immobilier nous racontent chacun comment ils gèrent leur couple et leur agence au quotidien.   

Virginie co-gérante avec son mari Laurent de l’agence Pinoy Immobilier nous livre son témoignage sur la gestion de leur agence immobilière !

Bonjour Virginie, vous avez rejoint votre mari dans le monde immobilier, pourriez-vous nous raconter comment cela s’est passé ?
Mon conjoint travaillait dans le groupement d’agences de son père depuis 1996. Moi je n’étais pas dans l’immobilier. Lorsque ma belle-mère est partie à la retraite j’ai envoyé un CV et ils m’ont embauchée en 2002 dans une des agences du groupement en tant qu’assistante commerciale. Je ne travaillais pas à proprement parlé avec mon mari à ce moment car il était dans une autre agence. Par la suite, c’est mon beau-père qui est parti à la retraite et il nous a proposé de reprendre les agences du groupement. Cela a été une grande appréhension car on ne savait pas si on allait pouvoir travailler ensemble tous les jours, comment on allait gérer l’organisation au quotidien etc.

Du coup, comment vous êtes-vous organisés ?
Je m’occupe de toute la partie administrative, du premier contact avec les clients et du suivi des ventes. Mon mari est quant à lui négociateur. On a donc chacun nos missions au sein de l’agence et cela nous permet de ne pas être collé l’un à l’autre toute la journée. Nous avons chacun nos attributions et cela fonctionne très bien comme ça ! Pour le recrutement de collaborateurs, nous prenons la décision à deux en faisant passer des entretiens ensemble aux différents candidats. En ce qui concerne la communication on décide aussi à deux de la stratégie et ensuite on se réparti les tâches pour la partie opérationnelle. Par exemple pour l’organisation d’un événement, je vais m’occuper de la logistique, de l’organisation et du rédactionnel. Laurent sera concentré sur le graphisme et la mise en page des supports associés. On est très complémentaires !

Quels sont les avantages selon de travailler en couple dans son agence ?
Comme je suis la première personne à rencontrer les clients, je prends le temps de bien les cerner et d’étudier leur projet, leur profil, avant même que Laurent ne les rencontre. Ça me permet de faire une première analyse et de la communiquer tout de suite à Laurent. Il a donc une idée plus précise des clients, de leur ressenti, de leur personnalité…Nous avons tous les deux des échanges poussés sur les projets de nos clients, nous communiquons beaucoup et nous osons tout nous dire, c’est ce qui nous permet de travailler en harmonie au quotidien ! Nous avons trouvé ainsi un équilibre qui nous convient parfaitement et qui est efficace !

Des inconvénients éventuels ?
Avec mon mari, nous avons chacun trouvé notre place, mais nous avons du mal à recruter des personnes extérieures. On ne retrouve pas le même engagement chez nos recrues pour le travail bien fait. En 8 ans nous avons vécu beaucoup d’expériences douloureuses suite à nos différents recrutements. Quand on travaille uniquement en couple, tout se passe bien, c’est vraiment top. Mais ce n’est pas facile d’emmener ses collaborateurs avec soi. Travailler en couple nous montre malheureusement que les autres sont forcément moins investis et honnêtement nous n’avons pas la patience de répéter sans arrêt les mêmes choses. Le secteur sur lequel nous évoluons est très concurrentiel et on se différencie grâce à notre service client, notre écoute, notre compréhension du besoin. Nous donnons la priorité à l’accompagnement de nos clients et certains des collaborateurs que nous avions ne le faisaient pas.

Comment cette collaboration influe sur votre vie personnelle ?
On va ensemble au travail, on part ensemble. Ça nous permet pendant le trajet de faire un point quotidien sur ce qu’il y a à faire et ensuite ce qui a été fait. Une fois à la maison, plus besoin de focaliser sur le travail puisqu’on s’est déjà tout dit ! On peut s’occuper tranquillement de notre enfant.

Un conseil pour les agents immobiliers gèrent aussi leur agence avec leur moitié ?
Chacun doit trouver son rythme, sa place. Il faut respecter le travail de l’autre et avoir pleine confiance en lui. Après il faut aussi bien s’entendre et pas laisser la place à un ego surdimensionné. Ce qui compte, c’est le résultat. Il faut aussi être là l’un pour l’autre dans ce projet commun.

Damien co-gérant de l’agence Gigon Immobilier nous fait part lui aussi de son expérience sur le travail en couple !

Bonjour Damien, pouvez-vous nous expliquer comment cette collaboration est née ?
Mon épouse a créé l’agence il y a 22 ans. J’étais de mon côté cadre supérieur dans le privé. Entre 2 jobs, j’ai rejoint mon épouse à l’agence pour l’aider et j’ai adoré ! Je suis resté pour remplacer le négociateur qui était en place et du coup, ça c’est fait naturellement alors que ce n’était pas du tout prévu !

Avez-vous réparti des attributions spécifiques au sein de l’agence ?
Initialement ma femme s’occupait de la partie administrative et du management des commerciaux. Cet aspect managérial ne lui plaisait pas, c’est compliqué de gérer l’humain et nous nous sommes donc séparés de notre force de vente pour recruter 3 assistantes administratives. J’ai récupéré toute la partie vente, ce qui n’a pas été facile au début mais j’ai le renfort des assistantes qui font aussi la prospection et la pige. Ma femme s’occupe de la gestion administrative et comptable de l’agence et nous gérons ensemble la communication et le management de nos collaborateurs.

De quelle manière procédez-vous pour prendre des décisions ?
Ce n’est pas très formalisé, on en discute tous les deux et ensuite on en informe les collaborateurs si c’est nécessaire. Nous avons une petite structure donc on ne fait pas de points hebdomadaires avec nos collaborateurs. Chacun sait ce qu’il a à faire. On se réunit par contre régulièrement mais il n’y a pas de planning préétabli. On reste flexible à ce niveau-là.

Comment faîtes-vous pour jongler entre le pro et le privé ?
On ne peut pas faire le distingo, c’est impossible ! Forcément on en parle tout le temps entre nous. Je ne crois pas que dans cette configuration ça soit possible autrement. On est impliqué et dépendant de la même structure, on en est responsable. On se fait toujours un point de la journée !Après, depuis qu’on est parent, on a beaucoup d’autres sujets de discussion sur lesquels se concentrer ! Mais l’agence sera toujours présente, on essaie que ça soit dans la bonne mesure.

Selon vous qu’est-ce qui permet que cette collaboration soit un succès ?
Honnêtement, c’est une vraie épreuve pour un couple. L’avantage de cette profession c’est que je ne suis pas souvent à l’agence, on est pas collé 24h24 avec ma femme du coup. Ça nous permet de souffler chacun de notre côté. Sauf pour les prises de mandats qu’on fait toujours à deux.S’il y a un lien de subordination c’est très difficile, il faut l’accepter. Avoir la même capacité de travail est aussi très important, il faut être sur la même longueur d’onde. Pour moi qui venais d’un autre milieu professionnel l’adaptation a été très rude, il ne faut pas croire que c’est un métier inné et facile !  C’est un très gros travail à fournir et ça demande une gymnastique quotidienne !Vu qu’on travaille ensemble, l’avantage c’est qu’on ne s’engueule pas si l’un ou l’autre rentre à 21h00 ou doit bosser un samedi après-midi.

Les inconvénients d’une telle organisation ?
C’est difficile de prendre des vacances car il n’y a plus personne pour faire du commerciale quand on est pas là. Ça se calcule donc en fonction de beaucoup d’éléments.Quand ça ne va pas c’est aussi compliqué à gérer. Que ça soit par rapport au boulot ou au privé, il faut faire la part  des choses et ne pas mélanger les engueulades pro/perso !

Un petit mot pour conclure ?
C’est vraiment une expérience à vivre ! Si ça ne marche pas, il ne faut pas se voiler la face et passer rapidement à autre chose. Ça dépend des gens, pas tous les couples ne sont faits pour travailler ensemble et si ça ne marche pas, et bien c’est pas grave !